Thursday, March 15, 2007

LES ACTEURS DE LA DESTABILISATION DE LA COTE D'IVOIRE

Les financiers de la destabilisation: AMAJARO et AIG FUND

Les objectifs de déstabilisation poursuivis par les financiers des
mutins

Une information transmise le 24 octobre 2002, fait état qu'une société
britannique de négoce, récemment implantée au Ghana et en Côte d'Ivoire
-Amajaro - a remis, ces dernières semaines, une somme importante à un
groupe de personnes dans le but d'entreprendre une déstabilisation de la
Côte d'Ivoire.

La somme serait au minimum de cinquante millions de dollars américains,
soit environ une trentaine de milliards de francs CFA.

Cette information, qui a été validée auprès de traders de cacao, des
banquiers internationaux, des financiers et des sources politiques
proches des milieux d'affaires américains radicaux, donne une
explication plausible, très vraisemblable et hautement probable, sur
l'origine de la principale source de financement des mutins.
Cette information met en évidence les objectifs réels poursuivis par
l'auteur du financement des mutins ; elle permet d'expliquer, de
comprendre et de relier toute une série d'évènement qui ont marqué
depuis plusieurs mois la vie économique de la Côte d'Ivoire et notamment
dans le secteur clé du cacao.

Amajaro et AIG Fund: les financiers de la déstabilisation

Amajaro : cette société de négoce, dont les bureaux sont à Londres, mais
dont le siège social est basé dans un paradis fiscal ( les îles vierges
britanniques ) est dirigée par Anthony Ward. L'an passé, ce négociant
britannique a été l'un des principaux fournisseurs de cacao du groupe
agroalimentaire américain ADM.

Au Ghana, Amajaro est dirigé par Steve White, un financier britannique
expert de la gestion des fonds d'investissement spécialistes des
matières premières sur les marchés à terme ainsi que des montages
financiers mettant en jeu des sociétés financières off-shore.
L'essentiel des financements destinés aux mutins aurait transité par la
branche ghanéenne d'Amajaro. Pusieurs transferts de fonds en provenance
de Londres, de l'ordre de 1,250 million de dollars (820 millions de
francs CFA) à chaque fois, ont été identifiés par les Services
spécialisés.

Amajaro a été fondée par les anciens de Phibro (Philip Brothers), il y a
cinq ans. Amajaro, durant ces quatre dernières années, a été impliquée à
plusieurs reprises dans des " étranglements de marché " sur le marché à
terme de Londres en association avec plusieurs fonds de pensions (AIG
Fund, Tiger Fund, African Managment Fund, un fond d'investissement
diversifié opéré en partie par la banque sud-africaine Absa, et
d'Equator Bank.

Les fondateurs d'Amajaro ne sont pas des inconnus en Côte d'Ivoire.
Ils ont été des acteurs majeurs de la guerre du cacao en 1990.
A cette époque, pour limiter la sortie de cacao en Côte d'Ivoire,
Anthony Ward et Derek Chambers n'avaient pas hésité à financer des
troubles en pays Krou.

Anthony Ward ainsi que Derek Chambers disposent d'un réseau important de
relations dans le monde politique ivoirien. Ces liens étroits se sont
noués lors de la guerre du cacao et se sont renforcés avec le règlement
du dossier cacao qui opposait la Côte d'Ivoire à Phibro au début des
années quatre-vingt-dix.

Quelques années auparavant, ces mêmes traders, dans la même structure
(Phibro) avaient activement participé au montage du volet financier du
coup d'état contre Salvador Allende au Chili. Cette participation, couplée aux positions de Phibro sur les marchés à terme du cuivre de Londres (LME) et de New York (Comex), avait permis à ces traders d'engranger une plus-value estimée à 14 milliards de dollars américains.

Avant d'être trader chez Phibro, Anthony Ward a appartenu au MI 5, le
service secret britannique. Certains des ex-traders de Phibro ont été, à
une époque récente, lourdement impliqués dans des opérations de
déstabilisation dans l'ex-Zaïre, notamment pour le contrôle de coltran,
un alliage métallique stratégique. Cette participation a été mise en
évidencee dans un rapport des Nations-Unies sur le pillage des richesses
minières du Congo démocratique. Une partie des financements pour ces
opérations a transité par les banques sud-africaines Absa et Equator.
Plus récemment des membres de cette équipe de traders, dont certains ont
rejoint le broker américain Refco, en association avec AIG Fund, ont
participé à deux tentatives de déstabilisation du Président Hugo Chavez
du Venezuela. Le motif étant, cette fois, le pétrole.

AIG Fund : Ce fond d'investissement de droit américain basé à New York,
spécialiste des placements sur les marchés à terme de matières
premières, est une filiale du premier assureur américain, AIG.
Ces trois dernières années, AIG Fund a participé en association avec
Amajaro, à plusieurs opérations de déstabilisation sur les marchés à
terme du cacao de New York et de Londres.

A la veille des attentats du World Trade Center en septembre 2001, AIG
Fund contrôlait plus de 150.000 tonnes de cacao en filière sur les
marchés à terme. Ce cacao a été transféré à Amajaro entre novembre et
décembre 2001.

L'attentat du World Trade Center ainsi que la chute du marché des
actions depuis près d'un an ont entraîné de très lourdes pertes pour AIG
Fund qui cherche depuis à rattraper ces moins-values par une
participation intense sur les marchés à terme du cacao.

Le mécanisme du financement des mutins
Selon une source américaine, confirmée par des informations concordantes
en provenance des mondes du négoce, de la finance et de sources internes
aux milieux radicaux américains, Amajaro a fait parvenir aux différents
acteurs de la mutinerie une somme de l'ordre de 50 millions de dollars
américains, soit 35 milliards de francs CFA. Ce montant est corroboré
par des informations qui sont remontées au Renseignement militaire
ivoirien, ainsi qu'aux services maliens.

Amajaro et ses associés dans l'opération disposent des moyens financiers
et des motifs suffisants pour lancer une opération de déstabilisation
majeure dont la principale victime est l'Etat de Côte d'Ivoire. Le
mécanisme s'est peu à peu mis en place, et ce, à partir de la fin
novembre 2001.

Une mécanique infernale

A l'origine de l'opération, il s'agit essentiellement d'une opération
financière à très haute rentabilité, dont l'objectif final n'était pas
une déstabilisation de la Côte d'Ivoire, mais l'obtention d'un gain
considérable sur les marchés à terme du cacao et sur la revente des
stocks de cacao physique entreposés dans les ports européens.
La nécessité d'une déstabilisation de la Côte d'Ivoire s'est imposée, à
partir de juillet, lorsqu'il est apparu évident aux initiateurs de
l'opération caco, Amajaro et AIG Fund, que la gestion de leurs de leurs
positions sur les marchés à terme du cacao, à partir de la fin juin,
nécessitait un passage à une dimension supérieure pour sauvegarder un
gain potentiel s'inscrivant dans une fourchette de 500 à 800 millions de
dollars américains, soit 280 à 450 milliards de francs CFA.
La nécessité d'une déstabilisation s'est avérée indispensable après que
l'enterrement de la réforme cacao en Côte d'Ivoire soit devenu un fait
acquis alors que la botanique et les prévisions de récolte sur la
campagne principale 2002/2003 ont déjoué en partie les résultats
escomptés par l'échec de la réforme de la filière cacao en Côte
d'Ivoire.

En juillet les anticipations laisssaient présager une bonne récolte
principale 2002/2003 (980.000 à 1 million tonne). Cette prévision
s'appuyait sur un usage en forte hausse des engrais et des produits
phytosanitaires dans les plantations de cacao par les planteurs liés à
une amélioration sensible du revenu paysan.

La chronologie

L'opération Amajaro débute en novembre dernier avec le transfert à
Amajaro de la quasi-totalité de la position cacao d'AIG Fund.
Le reliquat est transféré à ADM Etats-Unis
A partir de ce moment, Amajaro achète sur le marché à terme près de
650.000 tonnes de cacao-papier et constitue un stock de 210.000 tonnes,
soit 5% de l'offre mondiale de cacao. Acheté entre 750 et 900 livres la
tonne, cette position cacao est valorisée à plus de 1.400 livres la
tonne, soit un gain de +85% à la fin juin 2002.

L'envol des cours sur le marché à terme a poussé les utilisateurs de
cacao, les broyeurs, à réduire considérablement leur taux de couverture
(stock). Ils abordent la pleine saison (octobre-décembre 2002) avec des
stocks à minima.

Pour obtenir une valorisation maximum des stocks, qui ont été bloqués
par Amajaro jusqu'à la fin novembre afin de réduire les coûts de
stockage, il faut que le cacao ivoirien de la nouvelle récolte arrive le
plus tard possible sur le marché international. Ce retard doit permettre
à Amajaro de réaliser une plus-value de 500 à 800 millions de dollars
américains.

Les obstacles à lever

Pour parvenir à cette fin, Amajaro et AIG Fund ont opéré en plusieurs
étapes.

Dès novembre dernier, puis en décembre, Anthony Ward estime que la
réforme cacao en Côte d'Ivoire est un obstacle majeur à son opération
sur le marché à terme. Il s'agit de faire capoter la réforme. Le
principe de l'arrêt de la réforme de la filière cacao, donc des ventes à
terme, est arrêté dès ce moment.

L'éviction, en février, du ministre de l'Agriculture de l'époque, rend
possible l'avancement du plan initié par Amajaro et AIG Fund : une
désorganisation de la filière cacao. Systématiquement, les propositions
en provenance de la Primature sont combattues. La mise en place des
institutions nécessaires à la mise en place de la réforme sont différées
et lorsqu'elles parviennent à être installées, leur contenu est
dénaturés à l'exemple du FRC.

Cette construction est renforcée par le choix " d'experts " complaisants
de la Banque mondiale, violement opposés au principe d'une
commercialisation intérieure et extérieure ordonnée du cacao par la Côte
d'Ivoire.

Le passage à la déstabilisation de l'Etat

Logiquement, l'opération financière Amajaro aurait du s'arrêter à ce
niveau. Mais la botanique est venue déjouer en partie ce plan.
Dès la fin juin 2002, il est apparu évident que la récolte principale
ivoirienne serait au moins égale à la précédente, si ce n'est supérieur
en raison d'une forte augmentation de l'usage des engrais entraîné par
la hausse des cours du cacao. Dans ce contexte, le portage par Amajaro
et AIG Fund sur les marchés à terme d'une position de 650.000 tonnes
devenait aléatoire et les espoirs d'un gain mirifique (500 à 800
millions de dollars) s'éloignaient si le cacao ivoirien sortait en temps
et heure à partir d'octobre.

Dès la mi-juillet, Amajaro, en interne, évoquait la possibilité de
dégager une somme de l'ordre de 50 à 80 millions de dollars pour " tenir
le marché ". Dès cette époque, plusieurs traders, et encore récemment
Sucden, estimaient plus que probable qu'Amajaro pour " sauver " 500
millions de dollars " n'hésiterait pas à entreprendre un coup ".

La révolte des .mutins.

Les réseaux d'Anthony Ward ont été mis en action afin d'identifier un
terreau fertile à une forte perturbation des sorties de cacao de Côte
d'Ivoire.(comme déjà expérimenté avec le peuple Krou dans les années 90)
L'existence de déserteurs de l'armée ivoirienne au Burkina Faso, au
Ghana et au Mali, doublée d'un mécontentement latent des populations du
nord de la Côte d'Ivoire à l'encontre du pouvoir central, a servi de
cadre à l'opération. Dès lors, un habillage politique (RDR) et
revendicatif (MPCI) a pu être utilisé pour masquer les buts purement
financiers poursuivis par Amajaro, AIG Fund et la CAA.

Il est d'ailleurs à noter que dès la première semaine, les mutins ont
abandonné de fait l'objectif d'une descente vers Abidjan pour se
redéployer vers les zones de la boucle cacao et entraîner les
perturbations que l'on sait dans la collecte du cacao dans la boucle
principale.

Ce redéploiement a eu pour effet de pratiquement assécher les sorties de
fève sur San Pedro (15.000 tonnes semaine, soit trois fois moins que la
normale en pareille période). Par voie de conséquence, les cours du
cacao se maintiennent au-delà des 1.400 livres la tonne.
Surtout, les stocks de fèves aux mains d'Amajaro sont valorisés à leur
maximum par les achats de broyeurs en mal de fèves pour la préparation
des fêtes de Noël et de fin d'année.

C'est ainsi qu'un investissement de 50 millions de dollars génère une
plus value de l'ordre de 500 à 800 millions de dollars américains.

En conclusion

Si le gain est considérable + de 500 à 800 millions de dollars -,
l'investissement consentit par Amajaro et AIG Fund est à la hauteur des
gains à réaliser.

Entre les coûts d'entrée sur le marché, le stockage, les appels de
marges sur les marchés à terme et les financements divers, la mise
initiale est de l'ordre de 2 à 2,5 milliards de dollars, soit 1.300
milliards de francs cfa. L'ampleur de la mise impose à ces promoteurs,
une obligation de résultats.

Peu importe qu'un Etat soit durement déstabilisé, - il faut se souvenir
que le Chili a mis cinq ans pour se remettre d'une crise d'une année -.
L'opération initiée par Amajaro et AIG Fund est trop avancée pour être
arrêtée.

On comprend mieux les très violentes attaques lancées contre la réforme
de la filière cacao et contre les personnalités qui la défendent. On
comprend également les menaces répétées dont ont fait l'objet les rares
personnes capables de décrypter l'opération en cours.

Ce genre de manipulation, contrairement à ce que l'on pourrait penser,
ne nécessite qu'un nombre très réduit de personnes partageant le secret.
Au plus une dizaine de personnes chez Amajaro, AIG Fund, Refco,
disposent des éléments complets du puzzle.

Pour le reste, des bribes d'informations sur l'enjeu réel ont dû être
diffusées à un certain nombre d'acteurs ivoiriens, qui ont été "
rémunérés " en miettes mais qui ne disposaient pas de la finalité réelle
de l'opération.

Les acteurs " politiques " proches du PDCI ou du RDR ne sont pas des
acteurs directs de cette déstabilisation de la Côte d'Ivoire. Ils ont
agit plus par opportunisme en fonction des circonstances que comme des
maîtres d'oeuvre de l'opération. Les mutins, du moins pour les hommes
impliqués dans les opérations sur le terrain en Côte d'Ivoire,
paraissent ne pas avoir disposer de la totalité des cartes et semblent
plus avoir été manipulés qu'être des acteurs concepteurs. Ils ont
profité d'une opportunité importante de financement sans trop
s'inquiéter ou s'interroger sur l'origine réelle des fonds dont ils
disposaient.

Néanmoins, les initiateurs de l'opération ont joué directement sur un
terreau favorable et ont tout a été fait pour les mettre en avant de
telle manière que l'arbre masque la forêt. La subtilité de l'opération
montée par Amajaro et AIG Fund est telle que les acteurs et les appuis
indirects ont disposé dès le début de l'opération en décembre d'une
marge d'autonomie considérable. Elle a été d'autant plus grande que
leurs actions sur le terrain ivoirien entraient parfaitement en phase
avec les objectifs financiers poursuivis par Amajaro et AIG Fund.

Il est aussi évident que des gouvernements étrangers et notamment une
frange de l'Administration américaine a été mise au courant d'une partie
de l'opération. Il suffit de savoir que lors des opérations précédentes
de déstabilisation d'un Etat, AIG Fund a demandé un blanc-seing et a
présenté, une partie de ses objectifs, à l'Administration américaine.

Il est plus que probable que les mutins ignorent la finalité de leur
combat et qu'ils aient été l'objet d'une manipulation.
Le dévoilement de la finalité réelle de l'opération pourrait contribuer
à les rendre plus réceptifs à un dialogue constructif.
(Laurent, Fraternité Matin, 27 novembre 2002, publié sur abidjan.net,
http://www.abidjan.net/actualites/article/index.asp?n=34132)

Tuesday, March 13, 2007

Can Equitrade REALLY "end poverty..."?

I have recently discovered a new trading concept called "EQUITRADE" which claims that it can "end poverty..." According to information published on its website ( www.equitrade.org ), it claims that:“ Equitrade facilitates added value international trade to end poverty in poor nations and aims to end poverty through sustainable commercial international trade.” It further claims that "Equitably traded product creates a more equitable share of the value for the poor nation", by adding-value to local commodities in the country of origin, instead of exporting raw agricultural commodities to be processed in the industrialized countries.Please see www.equitrade.org for details.Unfortunately, there is no quantitative data to support the poverty eradication rhetoric preached by the Equitrade model. I have written to Equitrade to obtain quantitative data, figures and facts to demonstrate how the wealth generated though local value addition is shared equitably, “more widely” and “fairly” among the different local actors within the supply chain ( i.e cocoa farmers, plantation laborers, factory workers, etc.), thus allowing to effectively and accurately measure the impact of this model on "ending poverty".Unfortunately (but not surprisingly), Mr. Terry Horne ( Chairman of Equitrade and of Malagasy (the first Equitrade chocolate company in Madagascar) has failed to provide quantitative data, figures and facts to support his poverty eradication rhetoric.Please find below a copy of the letter addressed to Mr. Terry Horne on this and other important issues and questions relating to the Equitrade model and his response. I welcome your comments and reflections. Thank you.

COPY OF LETTER ADDRESSED TO EQUITRADE AND RESPONSE BY MR TERRY HORNE, CHAIRMAN OF EQUITRADE AND OF MALAGASY.---------- Original Message ----------------------------------From: AryaDate: Fri, 18 Aug 2006 13:51:47 +0200 (CEST)>TO: EQUITRADE> Langthwaite House>Lancaster>LA2 9EB>United Kingdom>

To whom this may concern,

I have recently discovered and read about the "equitrade" trading system. I agree in principle that the solution to reducing poverty in so-called developing nations is to add-value locally to primary commodities. However, I would like to get more information on this initiative as I could not find any information relating to the following important issues:>> 1) Equitable distribution of wealth generated through local value-addition>> According to information published on your website, you claim that: "Equitably traded product creates a more equitable share of the value for the poor nation".>> However, could you provide quantitative data to demonstrate how the wealth generated through local value addition is shared among the different local actors throughout the local supply chain ( i.e. farmers, laborers, factory workers, etc.) Furthermore, how is the price paid to local farmers for their commodities determined (ex: cocoa in Madagascar) and what percentage does the price paid to farmers for their commodities represent vis-a-vis the final retail price of the final product sold to consumers? What is the average monthly wage paid to factory workers in your chocolate factory in Madagascar?>> 2) Martket access>> How does Equitrade overcome the insurmontable trade barriers ( i.e. escalating tariffs, import tariffs, quotas, etc. ) erected in industrialized countries such as the EU against value-added products originating from developing nations?>> 3) Local tax revenue>> In your model, ( with the madagascar chocolate example), 11% of the revenue generated from local-value addition would be allocated to tax revenue for the government with the stated objective to: "Pay local taxes in a due and timely manner, so that education and health needs can be funded by local government.">> How can you guarantee that this amount will in fact be dedicated to "education and health" and other social development projects by the recipient government? What mechanisms have you put in place to make sure that the tax revenue generated from your project will indeed benefit the local population and serve the development needs of the country as a whole?>> I thank you for shedding some light into these interrogations and I look forward to hearing back from you in the near future.>> Best regards,>> Arya Tajdin.>

Copy of response from Terry Horne, Chairman of Equitrade:

Dear Arya Tajdin,

Thank you for your interest in Equitrade and your interesting and useful questions.Not all your questions are new and many we have needed to ask ourselves. Some we have answered already for other organizations.I will take your questions in the order they appear in your letter:1. Distribution of Wealth(a) Share between farmers and labourersWe encourage the formation of co-operatives, governed by the rules of the International Cooperative Movement. Cooperative surpluses are shared between farmers and labourers, according to these rules.(b) The price paid for commodities e.g. fermented cocoa beans in MadagascarThe price is determined by local market conditions and, since Malagasy have the opportunity to add value locally, Malagasy can afford to pay more than the export agents. This is turn enables growers to bargain for a better price from the exporters, since they have an alternative outlet.Last year, beans typically traded at around £400 a ton (a premium over average world commodity prices-perhaps because of our promotion of Malagasy chocolate and Madagascar products generally?).Fairtrade buyers (mainly from France) paid around £500 a ton-a premium of around 20-30%.At the moment, we are paying the farmers about £600 a ton which is better than the bestfair-trade price available in Madagascar.(If market conditions so dictated, Malagasy might be able to pay up to £800 a ton (double the world commodity price for similar beans) and still create sufficient added value in the Malagasy chocolate factory to support its inward investment in market and product development. This would again increase the bargaining power and price for other growers and pickers on the island and could positively affect the world price of beans, especially Criollo beans).(c) The percentage of the final consumer priceAs a percentage of what?Equitrade cannot control the end prices paid by consumers- that is determined by retailers.When Malagasy Mora Mora chocolate sells at a premium in gourmet London West End shops like Fortnum and Masson, that makes the percentage paid in Madagascar seem smaller, but when Sainsbury retails a 100gram bar for £1.27, or Booths wish to do a promotion of 2 bars for £2, that makes the local percentage seem higher. What Malagasy people need, is not percentages, it’s money. And that amount of money stays the same, whatever the retailer does.The money received is about 10 times more than the money previously received for unprocessed beans. The percentage that that money represents of the UK consumer price, depends on the promotional policies of the UK retailers.Equitrade cannot (and do not wish to) control the pricing policies of retailers. That is the retailer’s business and the retailer’s expertise.(d) The average monthly wages paid to factory workers in MadagascarAgain these are determined by local market conditions. Any different arrangement would make Equitrade an unsustainable solution to poverty.Having said that, Malagasy factory workers earn about 5 times more than pickers and growers. On the other hand, the living costs of factory workers are higher. Unlike their rural cousins, they need to rent housing and pay for utilities, electricity, local taxes etc. Their rural cousins often have no utilities and often their taxes are not collected.[Incidentally, Arya, teams of investigative journalists from the Guardian newspapers group have visited the growers and the pickers, the plantations and the factory, and have written lengthy (and positive) evaluations of the quality of Malagasy and the economic impact of Equitrade. Perhaps, you can trace their reports on their websites (www.societyguardian.co.uk and www.observer.co.uk/food-monthly)]2. Market AccessHow does Equitrade overcome insurmountable trade barriers?Equitrade does not overcome insurmountable trade barriers.By definition, if the barriers are really insurmountable, Equitrade cannot surmount them.In the case of Malagasy chocolate, marketing techniques were used to create consumer demand and an economic case for entry to the European market. EU officials were very helpful- they too have targets to meet for percentages of trade from developing countries and many local government authorities have set targets for the availability of Fairly Traded or Ethically Traded goods in the towns and cities for which they are responsible.For example, our local town, Garstang, was the first Fair Trade Town in the world, and Preston, our nearest large city, has just become the 50th Fair Trade City in Europe. [Incidentally, Arya, the limitation on the spread of Ethical status to EU towns and cities is availability of supply!].In the case of dairy products, the barriers remain unsurmounted, for the moment. Madagascar does not collect sufficient tax to provide the veterinary control infrastructure required to meet EU standards. (Eventually, Equitrade will help with that, because factory processors are easier to tax than rural pickers .You cannot pick up a factory and disappear with it into the forest!).Equitrade is based on Noetic Applied Thinking (see www.noeticassociates.co.uk) and ways have been found through the barriers that could not be surmounted.For example, the populations in the rural areas- especially in the coastal forest- were found to be decalcified. Cows were imported from New Zealand and ways found to keep them cool. Cheese and yoghurt are made from the milk. Cheese and yoghurt can be traded for commodities which can be processed and exported to the EU. In this way, hard currency is still earned for Madagascar and the bones of the Malagasy children are healthier on the higher calcium diet.3. Local Tax RevenueCan Equitrade guarantee that tax will be spent on education and healthNo, Equitrade cannot guarantee that tax will be spent on education and health.What we can say is that no taxes collected equals no pay for teachers and doctors.When there is tax revenue, the people in developing countries want it to be spent on health and education, not on arms and palaces, for example. The task is to help government to be more responsive to the wishes of their people.Noetic analysis indicates that political change is more likely to follow economic change and that economic change is more likely to be led by technological change. Hence, Equitrade emphasizes the use technology and knowledge transfer, especially marketing knowledge, to enable the economic retention of higher added value in developing countries. Political changes driven by government’s desire or need, to please or appease, the people, will follow (as Noetic thinking predicted they would in Eastern Europe, and today predicts that they will do in China).In the case of Madagascar, workers in food factories helped to organize the rural vote for a democratic President. As the time now approaches for the President to seek re-election, the President is able to demonstrate to the people the progress that has been made in the areas of jobs, health and education.Finally………………,I am sure that our responses are not all that you hoped or expected.However, we do hope that you will continue to help us think about the important issues which your useful questions have raised. You ask questions that are already in our minds and surely, in the minds of others.May we print your letter and our reply (and perhaps your subsequent responses!) on our website?Thank you.Terry HorneChairman, The Equitrade Foundation

COPY OF MY RESPONSE TO MR. TERRY HORNE'S ABOVE RESPONSE

Dear Mr. Terry Horne,

Thank you for your response to my inquiry dated 18 August with reference to Equitrade. I have gone through your answers to each one of my specific questions, but unfortunately you did not provide answers to the following formulated specific questions:1) Equitable distribution of wealth generated through local value-additionPreviously formulated question:According to information published on your website, you claim that: "Equitably traded product creates a more equitable share of the value for the poor nation". However, could you provide quantitative data to demonstrate how the wealth generated through local value addition is shared among the different local actors throughout the local supply chain ( i.e. farmers, laborers, factory workers, etc.)Your answer1. Distribution of Wealth(a) Share between farmers and labourersWe encourage the formation of co-operatives, governed by the rules of the International Cooperative Movement. Cooperative surpluses are shared between farmers and labourers, according to these rules.There is no available information on your above-stated claim in your model (i.e. what mechanisms have you put in place to encourage the formation of co-operatives? Furthermore, are these cooperatives encouraged to take part in value-addition activities ( if so, what support do you or your model provide to enable cooperatives to process & market processed commodities?) or is their role simply to supply Equitrade companies such as Malagasy with non-processed primary commodities?With reference to my initial question:According to quantitative information published on your website, you claim that under Equitrade ( with the Malagasy chocolate example/model), 51% of the value of the product is retained in the country of origin, out of which 11% of the revenue generated is paid in taxes to the government and the remaining 40% is retained and distributed within the local supply chain.QUESTION? Local value-addition wealth distributional breakdownCan you provide quantitative data to demonstrate how the 40% wealth generated through local value addition is distributed among the different local actors within the local supply chain: (i.e farmers, pickers, etc., transporters, factory workers, etc.)?Previous question: How is the price paid to local farmers for their commodities determined (ex: cocoa in Madagascar)AnswerThe price paid for commodities e.g. fermented cocoa beans in MadagascarThe price is determined by local market conditions and, since Malagasy have the opportunity to add value locally, Malagasy can afford to pay more than the export agents. This is turn enables growers to bargain for a better price from the exporters, since they have an alternative outlet.:Since prices of primary commodities “dumped” (i.e. sold at prices below and unrelated to the cost of production) on the world market are distorted by global agricultural subsidies (+300 billion/year), using “local market conditions” ( which are simply a reflection of world market commodity prices) to set prices of local commodities seems an inappropriate and an ineffective approach to “end poverty…” since ruinously low world commodity prices are at the root cause of poverty in rural economies around the world.Agricultural subsidies leading to structural over-supply are at the root cause of declining agricultural commodity prices on the world market, with disastrous economic and social consequences for small holder farmers living off agriculture and for the countries producing and relying heavily on the export revenue from these commodities. Furthermore, declining world prices lead to further increases in production to make up for the loss in income resulting from lower prices, which in turn leads to further over-supply and further price declines. This is a vicious cycle.Example: Ghana (2nd largest producer of cocoa in the world)In response to declining prices of cocoa on the world market, Ghana increased its production from 320,000 MT to 450,000 MT between 1996 and 2000. This led to an excess supply of cocoa on the world market, with a resulting further 40% decline in the price of cocoa during the same period.“Structural over supply in the commodity market lies at the heart of global poverty and instability.” ( Brandt Report, 1980)Setting prices of local commodities based on actual local cost of production (using –non-exploitative labor practices) seems – in my humble opinion - like a more appropriate and consistent approach to attain your ambitious stated aim “to end poverty through sustainable commercial international trade.Also, can you please provide quantitative data relating to the actual cost of production for small-scale cocoa farmers in Madagascar?Also, what percentage of the cocoa currently processed by Malagasy is respectively grown by small-scale cocoa growers and by private cocoa plantations?Question: what percentage does the price paid to farmers for their commodities represent vis-a-vis the final retail price of the final product sold to consumers?Answer:The percentage of the final consumer priceAs a percentage of what?Equitrade cannot control the end prices paid by consumers- that is determined by retailers.When Malagasy Mora Mora chocolate sells at a premium in gourmet London West End shops like Fortnum and Masson, that makes the percentage paid in Madagascar seem smaller, but when Sainsbury retails a 100gram bar for £1.27, or Booths wish to do a promotion of 2 bars for £2, that makes the local percentage seem higher. What Malagasy people need, is not percentages, it’s money. And that amount of money stays the same, whatever the retailer does. The money received is about 10 times more than the money previously received for unprocessed beans. The percentage that that money represents of the UK consumer price, depends on the promotional policies of the UK retailers. Equitrade cannot (and do not wish to) control the pricing policies of retailers. That is the retailer’s business and the retailer’s expertise.Let me rephrase this question:What is the percentage cost of the price paid to farmers for their cocoa vis-à-vis the export price (FOB Madagascar) of the chocolate produced and marketed by Malagasy?Question: What is the average monthly wage paid to factory workers in your chocolate factory in Madagascar?Answer:(d) The average monthly wages paid to factory workers in MadagascarAgain these are determined by local market conditions. Any different arrangement would make Equitrade an unsustainable solution to poverty.Having said that, Malagasy factory workers earn about 5 times more than pickers and growers. On the other hand, the living costs of factory workers are higher. Unlike their rural cousins, they need to rent housing and pay for utilities, electricity, local taxes etc. Their rural cousins often have no utilities and often their taxes are not collected.Question 2:Can you provide quantitative data (i.e. actual average monthly salary paid to Malagasy factory workers, farm/plantation laborers, and other local laborers working within the supply chain.)[Incidentally, Arya, teams of investigative journalists from the Guardian newspapers group have visited the growers and the pickers, the plantations and the factory, and have written lengthy (and positive) evaluations of the quality of Malagasy and the economic impact of Equitrade. Perhaps, you can trace their reports on their websites (www.societyguardian.co.uk and www.observer.co.uk/food-monthly)]I read with great interest all the articles written on the Equitrade model (with Malagasy taken as a reference) in both the sources quoted above. Unfortunately, I did not find any quantitative data to support the “poverty eradication” rhetoric that your model preaches… Hopefully you can support these claims with supportive quantitative data.Final words…lthough I agree in principle that the solution to breaking the vicious cycle of poverty in sub-Saharan Africa - and in other non-industrialized countries heavily dependent on producing & exporting non-processed agricultural commodities - is to process their commodities locally so as to break free from the dictate of the world market and from the vicious trap cycle of trade distorting global agricultural subsidies, which result in continuously declining prices of commodities on the world, thus further marginalizing and impoverishing small-scale farmers throughout the so-called “Third World”.However, what I question in Equitrade is the EQUITABLE DISTRIBUTION of the wealth generated from local value-addition among the poor local economic actors throughout the supply chain (i.e. farmers, laborers, factory workers,etc.) Local value addition without distributional justice in the wealth created will NOT “end poverty” contrary to claims made by Equitrade. Hopefully, you will provide quantitative data – with quantitative figures and facts – to support these claims and demonstrate the real economic benefits that Equitrade brings to those it claims to help – the millions of poor who are daily exploited, marginalized and excluded from the fruits of global trade.I look forward to hearing back from you in the near future.p.s. You are welcome to publish my inquiries and your responses on your website or on any other media. Thank you for informing me and providing the reference of the source if you chose to do so. Thank you.Truthfully,Arya.

COPY OF EMAIL ADDRESSED TO GUARDIAN AND OBSERVER NEWSPAPER RECENTLY WITH REFERENCE TO THEIR ARTICLES OF EQUITRADE. ( Have not heard back from them yet; will post their response as soon as I get it).

September 24, 2006

TO THE GUARDIAN & OBSERVER

I am writing to you with reference to a series of articles published in the Guardian on Equitrade and the Malagasy chocolate model in Madagascar. In an article called “A square deal” written in the Observer by Lucy Siegle on August 21, 2005, Terry Horne of Noetic Associates (also the chairman of Malagasy) is quoted as saying that “ equitrade will eradicate poverty in Madagascar in 10 years.”Andrew Purvis, in his article on Equitrade published in the Observer on August 14, 2005, further writes:“Terry Horne has advised Tiko ( a company owned by president Ravalomanana of Madagascar) on the management of its factories and shared with President Ravalomanana his strategy for ending poverty in Madagascar.”Excerpts of the article on Equitrade/Malagasy titled “Full of beans” by Andrew Purvis“It is one of the poorest countries on earth, but a chocolate production scheme that involves local people, from growing the beans to shipping the finished product to Fortnum & Mason, could make poverty history on one tropical island, discovers Andrew PurvisIf a system new to Britain, called Equitrade, takes root on the Indian Ocean island 250 miles off Africa, its people could shake off the legacy of being among the poorest 10 nations on earth - by making gourmet chocolate. Jaomanoro's daughter, Rasoaricalaina Anistitia, 15, could realise her dream of becoming a doctor instead of helping with the cooking at home; her mother, Volanosy Augustine, could feed her four children better. Young men such as Tsiminday Wenceslas, 21, might finish their education and not feel compelled to work through their teens. 'It's a back-breaking job,' he says, 'helping my father on the plantation. I cut down 750 pods a day and carry them in 50kg sacks, so I have to be fit….Yet these farmers are the lucky ones…Fifty per cent of Madagascar's population earn less than one US dollar per year, scratching a living from the parched red earth or feeding themselves by fishing. In coastal areas especially, Madagascar seems like a palaeolithic time warp, the fishermen returning by dugout canoe to primitive huts of mud and reeds, lit by lanterns and without running water.Even in the capital, Antananarivo - a shadow of its French colonial past, and brought to its knees by frequent power cuts - people go to extraordinary lengths to earn a crust. When we stop at traffic lights, our 4x4 is besieged by children begging and there are other signs of inventiveness - or desperation. On one side, men shuffle through the rain carrying garbage and bales of collapsed cardboard boxes on their shoulders, hoping for a resale. On the other, a young mother stands under an umbrella with her toddler, trying to sell two bananas and a handful of cashews. She is unlikely to make a dollar a day - the minimum required for a city dweller, according to aid workers.All this could be about to change, however - thanks to a British management firm, Noetic Associates, which is advising Madagascar on how to bring its quality foods to the European market. It has helped set up Malagasy, a company that sells and markets finished chocolate bars. under the system known as Equitrade. A distant cousin of Fairtrade, equitable trade (to use its full name) is likely to bring huge financial benefits to the people of Madagascar - simply by dealing in finished, packaged products rather than cash crops like cocoa beans.According to Neil Kelsall, Malagasy's marketing director,With Equitrade, the proportion of revenue remaining in Madagascar would be 51 per cent (87p per bar) - 40 per cent in added value retained by the manufacturer and packager, plus a further 11 per cent paid by them in taxes to the Madagascar government. This would then be reinvested in the country's Equitrade business.'All it would take to end poverty in Madagascar is £750m a year,' Kelsall maintains, 'but there aren't enough cash crops to do that.' Ninety per cent of the cocoa grown on the 6,000-hectare plantation that Malagasy uses in Ambanja goes to the northern hemisphere. 'If we changed all that to equitable trade, poverty would be ended,' says Kelsall.Eequitable trade relies on private companies - and national governments - to distribute 'added value' fairly. It is a capitalist system that lacks transparency but, by maximising the money in the economy, is said to benefit more people than Fairtrade.The idea that Equitrade can end world poverty is an important change in the message coming from the northern hemisphere. Before, it was all about cancelling the debt of poorer countries which, in my view, isn't the right way forward. Now, it is about those poorer countries actually helping themselves, working with private enterprise to end poverty.' says Marcel Ramanandraibe, head of the group,Finally, in another article called “ New Choc on the Block” published in The Guardian Society by John Vidal on May 25, 2005, Vidal writes “According to Neil Kelsall, Malagasy's marketing director, “Equitrade tries to improve the quality of life of the majority of people in a poor country by increasing the money in the economy…We need more companies to add value in poor countries. That way the benefits are shared more widely and more tax can be collected.REFLEXIONS/QUESTIONS?Terry Horne of Noetic Associates and chairman of Malagasy claims in the above quoted article that “ equitrade will eradicate poverty in Madagascar in 10 years.”Neil Kelsall, Malagasy's marketing director, says that “equitrade tries to improve the quality of life of the majority of people in a poor country by increasing the money in the economy….We need more companies to add value in poor countries. That way the benefits are shared more widely and more tax can be collected.Marcel Ramanandraibe, head of the group says that “the idea that Equitrade can end world poverty is an important change in the message coming from the northern hemisphere. Before, it was all about cancelling the debt of poorer countries which, in my view, isn't the right way forward. Now, it is about those poorer countries actually helping themselves, working with private enterprise to end poverty.Furthermore, the Equitrade website ( www.equitrade.org) claims that “ Equitrade facilitates “added value” international trade to end poverty in poor nations” and “aims to end poverty through sustainable commercial international trade.”Unfortunately, there is no quantitative data to support the poverty eradication rhetoric preached by the Equitrade model. I have written to Mr. Terry Horne to obtain quantitative data to demonstrate how the wealth generated though local value addition is shared “more widely” and “fairly” among the different local actors within the supply chain ( i.e farmers, farm laborers, factory workers, etc.), thus allowing to effectively and accurately measure the impact of this model on poverty alleviation.Unfortunately (but not surprisingly), Mr. Terry Horne has failed to provide quantitative data, figures and facts to support his poverty eradication rhetoric. I am also disappointed to read the same poverty eradication rhetoric in your articles on Equitrade without ANY quantitative data, figures and facts to support these claims.I am hereby enclosing a copy of the letter addressed to Mr. Terry Horne on this and other important issues and questions relating to the Equitrade model and his response.Hopefully, you too ( Andrew Purvis) can provide some facts and quantitative figures to support your claims on how Equitrade “could make poverty history on one tropical islands…” and “ is likely to bring huge financial benefits to the people of Madagascar…”I look forward to hearing back from you in the near future.

Truthfully,

Arya Tajdin.

A seeker after Truth...

THE WORLD IS NOW TOO SMALL FOR ANYTHING BUT TRUTH…

Monday, March 12, 2007

ANALYSE DE LA CRISE DU CACAO EN AFRIQUE DE L'OUEST


Photo : Une délégation de l’Association des Chocolatiers américains, conduite par le Président M.L. Russel Cook arrive à Yaoundé (février 1974)

Note : La moindre tension sur le marche du cacao est l’occasion pour la « Profession » de dépêcher des délégations en Afrique de L’Ouest pour exhorter à planter…

Extrait du livre : L’ECONOMIE DU CACAO ; Agriculture d’exportation et bataille du développement en Afrique tropicale, de Jean ASSOUMOU.


I. LE PRIX DU CACAO SUR LE MARCHE MONDIAL

Il nous faut répondre à la question centrale suivante :

Le prix du cacao, tel qu’il se fixe et tel qu’il évolue sur le marche mondial, peut-il favoriser le développement économique des pays producteurs ?

La réponse paraît franchement négative, pour des raisons bien connues que nous rappelons en quatre sections :

Les données du marche mondial du cacao font apparaître un rapport de force fondamentalement défavorable au pays producteurs (section 1). Or, l’analyse de l’organisation du marche professionnel du cacao (section 2) et du mécanisme des prix (section 3), montre que c’est dans les Bourses de cacao des pays consommateurs que se fixe le prix de cette denrée, en fonction non pas du coût de production comme les prix industriels, mais des prévisions de récolte et de broyages aux cours de la campagne.
C’est donc un prix essentiellement spéculatif et instable qui, sauf flambée de pénurie, fluctue sans progrès a des niveaux déprimés depuis bientôt un demi-siècle, et ne cesse par conséquent de se dégrader en termes de pouvoir d’achat des produits industriels. Il paraît exclu que la conjonction de cette faiblesse et de cette instabilité des prix et des revenus du cacao avec la dégradation des termes de l’échange de ce produit puisse favoriser le développement (section 4).

Telle est la situation qui paraît bien sans issue.

Rapport de forces défavorables pour les pays producteurs

Dépendance

Le cacao constitue la base économique de plusieurs pays en Afrique de l’Ouest. Par contre, c’est un produit dont la consommation dépend de la croissance économique des pays consommateurs occidentaux. Ainsi se trouve soulignée la grande dépendance des pays producteurs.

Marché spéculatif

Par ailleurs, la production annuelle de cacao est irrégulière et la demande a court terme relativement inélastique, la récolte se conserve mal et s’écoule sur une courte période de l’année ( nov-fév), toutes circonstances qui favorisent la spéculation, entraînent de fortes fluctuations de prix, et rendent les économies cacaoyeres très instables et très vulnérables.

Au total, les rapports des forces est donc fondamentalement défavorable aux pays producteurs, dont le pouvoir de marchandage apparaît pratiquement nul.

Ces pays ne sont cependant pas complètement désarmés. D’une part en effet, la concentration de la production dans un petit nombre de pays peut faciliter l’unité d’action et constituer un atout éfficace dans les transactions. D’autres part, le produit dont ils détiennent le monopole reste encore peu menacé par des succédanés. Il convient enfin de rappeler l’expansion de la consommation dans les pays et autres régions à revenus moyens.

Il est nécessaire d’avoir ces observations à l’esprit pour la suite de cette étude.

II. LE MECANISME DES PRIX

Le prix du cacao résulte directement de l’exécution en Bourse, autour de la « corbeille », des ordres d’achat et de vente de leur clientèle par les commissionnaires agrées. C’est un prix de marché qui s’établit indépendamment du coût de production et n’obéit nullement a une quelconque « loi » de l’offre et de la demande. Il est donc difficile de parler d’un « juste prix » du cacao.

Ces propositions, qui appellent assurément quelques précisions, détruisent nombre de contre-verites et d’illusions sur un marche entièrement contrôle par les professionnels des pays consommateurs et dominé par la spéculation.

Le mécanisme des prix du cacao ne relève pas, sans plus, de simple gonflement et dégonflements naturels de la production. Le prix du cacao se fixe en fonction de la production (offre), de la consommation (les broyages), des stocks, et de la spéculation.

Au cours d’une campagne, on constate que le prix évolue au jour le jour, non pas en fonction de la production et des broyages définitifs, qui ne sont évidemment connus qu’en fin de période, mais en fonction des prévisions qui en sont faites avant et pendant la campagne (spéculation), sur la base de renseignements les plus divers : conditions climatiques, état sanitaire des plantations, prix d’achat aux planteurs, déroulement de la commercialisation dans les principaux pays producteurs, etc. A ces facteurs proprement cacaoyers s’ajoutent des considérations extérieures telles que les fluctuations monétaires, les grèves, les crises politiques, etc. Ainsi ballotés à toutes les influences, le prix du cacao se caractérise par sa grande instabilité.

La loi de King

Les prévisions de production et de broyages font apparaître un excèdent ou un déficit.
La loi de King (1696) indique qu’un déficit ou un excèdent entraîne une variation plus que proportionnelle des prix en sens inverse. Le cacao étant une denrée périssable et de première nécessite pour le producteur, la baisse des prix déclenche généralement un effet négatif de revenu : le producteur augmente ses ventes au fur et a mesure que le prix baisse. De tout ceci il résulte que sa recette globale varie en sens inverse du volume de la récolte. En somme, les améliorations de productivité ont paradoxalement pour effet d’aggraver la paupérisation du planteur, et de permettre aux pays consommateurs de se constituer des stocks à bon marche qui vont encore peser sur les cours. (Surproduction = baisse des prix = augmentation de la production pour compenser perte liée a la baisse du prix = baisse du prix accentuée, etc. (cercle vicieux !)

L’influence des stocks sur le prix mondial du cacao

Même quand la production et la consommation s’équilibre, une seule récolte excédentaire peut, par le report de l’excèdent d’année en année, peser sur les cours pendant plusieurs années. D’un autre coté, il faut compter avec la spéculation sur stocks ; lorsqu’on s’attend à la hausse, les achats de stocks accentuent la hausse, et vice-versa.

La spéculation

Favorisée par l’incertitude statistiques et par tous les aléas qui font les écarts de prix, c’est la spéculation qui domine le marche du cacao. La spéculation a été définie comme :

« Une opération qui consiste à profiter des fluctuations naturelles de l’offre et de la demande et a prévoir ces mêmes fluctuations de manière à en réaliser un bénéfice. »
Dictionnaires des Sciences Economiques, PUF, Paris, 1958

Achetant quand ils sont bas et revendant quand ils sont élevés, la spéculation a incontestablement vocation à régulariser les cours. Toutefois,

« Précisément parce que la spéculation vise le bénéfice à tirer des fluctuations, la tentation est grande de provoquer ces fluctuations. » Ibid

Or, loin de rester une simple tentation, « provoquer des fluctuations » et amplifier les écarts de prix constitue la préoccupation habituelle des termistes. Par de fausses nouvelles notamment, on dérègle complètement le mécanisme des prix. Le prix du cacao apparaît ainsi comme le résultat direct des manipulations boursières. La spéculation joue un rôle tel qu’on a pu dire qu’il suffirait de l’évacuer du circuit pour assurer la stabilité des cours du cacao. Même dans certains milieux du Négoce, l’opinion commence a se faire jour que.

« s’il veut vraiment remplir son rôle, le marché à terme doit plutôt être un élément de cotation qu’une recherche à tout prix de variations de cours permettant la création d’écarts injustifiés. » ( Jacques Dupont, président du syndicat du commerce des cafés et poivres du Havre, 1972)

Le mythe de l’offre et de la demande

Une loi économique s’applique a un mécanisme régulateur qui ne joue lui-même que dans certaine condition précise de marché. Certes, le prix courant est détermine par l’intermédiaire de l’offre et de la demande, c'est-à-dire entre le rapport de force entre vendeurs et acheteurs. Mais il n’y a pas la une « loi ».

En résumé, de l’analyse qui précède on retiendra le caractère largement artificiel des prix du cacao, qui sont déterminés, non pas sur la base du coût de production comme les prix industriels, ni même directement a partir des variations des récoltes, mais de l’idée que l’on se fait en Bourse de l’évolution de l’offre et de la demande. Ce mécanisme n’est pas une loi.

Certes le prix courant est déterminé par l’intéraction de l’offre et de la demande, c’est à dire par le rapport des forces entre vendeurs et acheteurs. Mails il n’y a pas la une « loi ». Celle-ci indique que, sur un marché concurrentiel le prix courant doit nécessairement graviter vers le coût de production. En effet, toute hausse au-dessus du coût de production entraîne une augmentation de l’offre qui, a son tour, finit par déclencher une baisse, et vice-versa. Il est donc clair, comme l’a soutenu Ricardo, que :

« Ce sont les frais de production qui règlent en dernière analyse le prix des choses, et non comme on l’a souvent avancé, le rapport entre l’offre et la demande. » (David Ricardo, Principes de l’économie politique et de l’impôt, ch. 30)

Mais, éminemment instables, les prix du cacao ne fluctuent nullement autour du coût de production, en raison des conditions spécifiques du marché. En particulier, la rigidité de l’offre fausse radicalement le jeu normal d’un marché de concurrence.

« Partout ou, rappelle P. Fabra, par exemple l’offre ne peut pas, même avec retardement, être accrue sous l’impulsion de la demande, on est en présence d’un désordre que le marché ne peut pas résoudre. » (Le Monde, 25 septembre 1971)

En raison des variations de la production, on se trouve effectivement tantôt dans un marche d’acheteurs, tantôt dans un marche de vendeurs. Mais dans tous les cas, parce que la denrée est périssable et vitale pour lui, le producteur de cacao ne peut pas refuser l’échange, et l’offre augmentera même quand le prix baisse (courbe d’offre atypique). Le vendeur n’est certes pas totalement sans initiative et sans influence, mais sa marge de manœuvre est étroite. C’est donc en fait la Profession qui fixe unilatéralement les prix et les quantités, directement par ses ordres d’achat et de vente des fèves, indirectement par sa politique des prix du chocolat. La rigidité de l’offre établit ainsi l’hégémonie du consommateur, et le prix cesse d’être un compromis.

En économie marchande, rappelle François Perrou, le concept de l’échange implique la liberté des parties de vendre ou de ne pas vendre, d’acheter ou de na pas acheter ; l’égalité des situations quant à la faculté de vendre ou d’acheter ; l’équivalence des prestations. Mais, « Quand le transfert a lieu selon la règle : « Vends ou meurs ! » est-il tout a fait sérieux de le rapprocher de l’échange commercial ? » (François Perroux, Pouvoir et Economie, Bordas, Paris, 1973)

Il ne s’agit évidemment plus d’échange commercial, mais de transfert par voie d’ordre et de violence, pour ne pas dire de fraude et de rapine. Du coup se trouve dénoncé sans complaisance l’hypocrisie d’une prétendue « loi » de l’offre et de la demande qui couvre en fait – hommage que le vice rend à la vertu – l’arbitraire de la loi du plus fort et du mieux informé des règles du jeu.

Dans le commerce du cacao, c’est bien la Profession qui fixe les prix, en fonction de ses besoins et des disponibilités. Et ces prix s’imposent au producteur comme une « donnée. » Il s’agit la des rapports de domination, qui n’autorisent pas a parler d’un « juste prix » comme l’implique la loi de l’offre et de la demande.

« Juste prix » et fraude

Il est difficile de définir le « juste prix », car hormis le cas de concurrence pure et parfaite, ou le prix courant se détermine sur la base du coût de production, (cas qui reste éloigné de la réalité pour le cacao),

« Toutes les autres définitions du juste prix se réfèrent à des notions subjectives et par la, introduisent une totale indétermination. » ( Gunnar Myrdal, Une Economie Internationale, PUF, 1958)

Un groupe d’expert des Nations Unies charge par la Résolution 623 (VII) du 21 décembre 1952 d’étudier la question, proposa une définition fondée en fait sur la notion de stabilité des prix :

« Le comité est d’accord qu’un prix peut être dit « correct », « juste », « équitable », et « raisonnable » tant qu’il n’accomplit pas de mouvements extrêmes de hausse et de baisse imputables à des conditions anormales et passagères ou dénuées d’utilité économique »

Le prix « équitable » serait celui qui permet un développement régulier à la fois de la production et de la consommation. C’est dans ce sens que, semble t-il, l’Accord International de 1972 sur le Cacao se propose (article 1er) d’assurer un approvisionnement suffisant à des prix raisonnables, équitables pour les producteurs et pour les consommateurs.

Les termes de l’échanges

La plupart des auteurs et des Résolutions des Assemblées internationales considèrent a juste titre le rapport des prix des produits exportés et des prix des biens d’équipement et d’autres articles manufacturés importés comme le meilleur indicateur d’équité. C’est précisément la dégradation de ce rapport (les termes de l’échange) qui est la cause principale de la stagnation des économies agricoles.

Si le prix ne répond à aucun des critères énumères ci haut, on doit alors parler de « fraude », définie et stigmatisé par Saint Thomas d’Aquin comme étant « le vol par ruse, qui comprend le refus de payer le juste prix ou le juste salaire comme l’exigence d’un prix supérieur » - par opposition à la « rapine », qui est « le vol par autorité ou par la violence ». On sait que le cacao est entre dans l’Histoire par la « rapine », avec les Conquistadores et les Corsaires. L’évolution des prix au cours du dernier demi-siècle indique au contraire un marché dominé par la « fraude ».

Rappelons en particulier que la baisse des prix décourage de nouveaux défrichements, préparant ainsi le vieillissement des plantations et la pénurie, tandis que la hausse encourage de nouvelles plantations et prépare la surproduction 7 à 10 ans plus tard. Rappelons surtout l’effet négatif de revenu, qui accule le producteur à céder quasi gratuitement son produit au pays consommateurs. Il s’agit alors de spoliation pure et simple.

Si les fluctuations des prix gênent les industriels dans l’établissement de leurs programmes de fabrication, l’instabilité des recettes d’exportations du cacao qui en résulte, constitue un obstacle majeur au décollage des économies à base de cacaoculture.

Mais l’idée de discipliner le marché contre l’instabilité et l’avilissement des prix du cacao s’est longtemps heurtée à l’hostilité de la plupart des grands pays consommateurs ( avec a leur tête les Etats-Unis), partisans de la « liberté », c’est a dire d’un ordre économique fondé sur l’échange inégal et sur la domination.

Comme le souligne tristement G. Myrdal, en évoquant son expérience personnelle des négociations sur le cacao

« J’ai souvent trouve matière à réflexions dans le défaut de générosité et de compréhension qui caractérise les discussions intergouvernementales. S’il est vrai qu’une action internationale concertée en vue de stabiliser le prix d’exportations constituerait sans doute un moyen de venir réellement en aide au pays sous-développés – et ce dans des conditions strictement commerciales, sans engagement de dépenses, mais au bénéfice, au contraire, des pays avancés – il y a la matière à d’‘assez tristes réflexions. »

L’économiste suédois voit dans « l’absence d’une base de solidarité humaine internationale » la cause fondamentale de ce « défaut de générosité et de compréhension :, et invite les pays sous-développés à s’éveiller à « ce fait cruel » et à y « adapter de leur mieux leur politique commerciale nationale »

Il existe certes aujourd’hui un Accord sur le Cacao. Mais la grève isolée des planteurs de la Gold Coast en 1937, à la lutte de l’Alliance des pays producteurs pour la défense des cours en 1964, l’expérience aura définitivement établi que les relations économiques sont à la base de la force, et que les PAYS PRODUCTEURS DOIVENT S’UNIR !

Suite au bilan catastrophique qui suivit la grève des planteurs de cacao en 1938 et en 1948, Londres dépêcha une Commission d’enquête sur place. Ladite Commission déposa un Rapport recommandant au gouvernement :

« d’encourager les producteurs à s’associer pour écouler collectivement leurs produits et pour sauvegarder leurs intérêts communs. » (FAO, Bulletin #27, op.cit)

La source de la non industrialisation du secteur du cacao en Afrique de l’Ouest

Le cacao est essentiellement exporté en fèves brutes ; l’industrie de transformation du cacao est toute récente dans les principaux pays producteurs Ouest Africain puisqu’elle n’apparaît qu’au début des années 1950 au Ghana et au Cameroun, en 1964-65 en Cote d’Ivoire, et en 1967-68 au Nigeria. De plus, elle est très peu developpée :

D’une part, les broyages dans l’ensemble des pays producteurs ne représente qu’une fraction de la production totale de cacao (Voir statistiques FAO)
D’autres part, la transformation locales des fèves ne dépasse pas le stade de demi-produits ( beurre, cake, et poudre de cacao), et reste strictement fonction de la demande de l’Europe occidentale et des Etats Unis.

Ainsi, le secteur cacaoyer demeure essentiellement primaire. Pourtant, il apparaît en tous points avantageux et facile de créer localement une industrie complète de chocolat.

Avantageux, car l’industrie ajoute une valeur considérable au cacao ; en particulier, elle permet de récupérer complètement les fèves non conformes aux sévères normes d’exportations, et par conséquent d’accroître les recettes en devises. Mais au delà de cette valorisation directe du produit, l’industrie du chocolat crée des emplois, forme des ouvriers et cadre techniques, fait travailler des industries complémentaires, ( sucre, emballages, etc.) et favorise la consommation locale du cacao. Elle accroît donc le Produit Intérieur Brut (PIB), directement et par ses effets induits, et contribue à la réalisation de l’intégration économique interne.

Facile, car matière première de cacao et main d’œuvre sont abondantes et bon marché, les technique relativement simple et souples, et s’agissant d’une industrie de main d’œuvre et non de capital, les investissement de démarrage faibles.

Pourquoi alors, par une saine application de cette même Théorie des coûts comparatif
Au nom de laquelle on avait précisément voue les colonies à la production primaire, les pays producteurs de cacao ne fabriquent-ils pas eux mêmes le chocolat pour le vendre au reste du monde ?

Toutes choses égales d’ailleurs ( ceteris paritus?) ( c’est a dire sauf difficultés particulières a tel ou tel pays producteur), il semble bien que le principal obstacle réside dans la contradiction que l’industrie chocolatière des pays producteurs est vouée a l’exportation, en raison de l’étroitesse du marche intérieur et de la nécessité d’accroître les recettes en devises, alors que le marche des pays industriels reste ferme par toutes sortes de barrières tarifaires et non tarifaires, par crainte d’une concurrence qui risquerait de créer du chômage et d’acculer a de pénibles reconversions.

L’Accord International de 1972 sur le cacao n’a pas ignore le problème. Mais, s’il reconnaît (article 53) que les pays producteurs ont besoin d’élargir la base de leur économie par la transformation du cacao et l’exportation des articles de chocolat, il reconnaît en même temps la nécessité de respecter les inserts établis, et préconise en cas de menace de conflit le recours a la consultations bilatérales. Le problème reste donc entier !

Les pays développés craignent manifestement un transfert trop rapide des industries dans le Tiers-Monde, qui pressente pour eux : « la perspective effrayante d’un changement considérable de leur structures industrielles. »

Le Pacte Colonial - qui interdisait toute industrialisation des colonies- posait que les colonies sont de simples fermes de la métropole, et fixait les principes de l’échange inégal et de la dépendance, créant ainsi le sous-développement. En bloquant aux pays producteurs de cacao la voie de l’industrialisation et en les enfermant dans la vente des fèves brutes dont ils contrôlent eux-mêmes le marche, les pays industriels entretiennent en pratique la tradition du Pacte Colonial

Historique des négociations sur le cacao entre producteurs et consommateurs.

1932 : Conférence International du Cacao – (Bruxelles)

1ere conférence qui regroupait producteurs et consommateurs pour la stabilisation des prix a des niveaux rémunérateurs et pour l’exigence d’un « juste prix ».

Octobre 1937-Avril 1938

Grève des planteurs de la Gold Coast déclenchée suite a une entente entre principales sociétés étrangères de cacao qui visait a contrôler le prix d’achat du cacao aux producteurs, conduite par la Gold Coast Farmer’s Association avec John Ayew.

Echoua pour les raisons suivantes :

+ 7 mois de stocks de consommation en Dec 1937
Pas de moyens/d’infrastructure de stockage
Grèves locale, limitée au Ghana ; donc consommateurs pouvaient aisément s’approvisionner dans les pays voisins ( Cote d’Ivoire, etc.)
Le gouverneur de la Gold Coast – Hodgson – observa une « neutralité » qui encourageait le « cocoa pool » dirige par John Cadbury.

Finalement, les planteurs cédèrent…

Résultat :

Chute vertigineuse des prix du cacao sur le marche mondial
Chute des revenus des planteurs de + 75%, conformément a la Loi de King.

Naissance des « marketing board »

1939 - West African Cocoa Central Board (WACCB)

Conséquence de la grève de 1937/38
Organisme d’Etat charge de la vente/exportation du cacao
Cette réponse à la révolte de 1937/38 fut avant tout pour la Grande Bretagne un acte de politique intérieure, destine à stabiliser la situation politico sociale de Territoires dont elle avait la charge, ainsi qu’ faire tourner le commerce colonial. ( France > Caisse de Stabilisation 1956)

1942 – West African Produce Control Board (WAPCB)

Suite au succès du WACCB, le concept fut étendu à l’huile de palme, et à l’arachide, a travers la WAPCB.

1947 – Le système fut maintenu et réorganise sur une base territoriale ( Board de Gambie, Gold Coast, Nigeria, Sierre Leone, etc.)

1956 : Groupe D’Etudes crée par la FAO chargé de suivre les problèmes techniques et économiques du cacao et en particulier celui de la régularisation des cours.

1956-1972 : 7eme session du groupe d’études qui mena a l’Accord sur le Cacao de 1972

1962 – Création de l’Alliance des Pays Producteurs de Cacao ( Cocoa Producers’ Alliance – COPAL)

Regroupe la Cote d’Ivoire, le Ghana, le Cameroun, le Nigeria, le Togo et le Brésil. (82% de la production en 1964/65)

1963 – 6eme session du Groupe d’Etudes de la FAO sur le cacao.

1963 – Conférence de Négociation sur l’Accord du Cacao ( Genève)

Participants : 45 pays

Résultat : Echec total !

Le désaccord fut total sur tous les points, surtout sur le problème fondamental de la fourchette des prix, notamment du prix planché. La conférence s’ajourna sine die, et demanda d’être reconvoquee « lorsqu’il aura la conviction que les conditions propices à une reprise des travaux se trouvent réunies. »

1964 – L’ACCORD INTERNATIONAL SUR LE CACAO ENTRE PRODUCTEURS

Accord adopte par l’Alliance des Pays Producteurs (COPAL) suite à l’échec de la Conférence de 1963 à Genève.

Résultats :

Désastre ! Politique incohérente pour ne pas dire absurde. Le pays producteurs regroupes au sein de l’Alliance des Pays Producteurs tentent d’imposer un prix plafond sans ajuster l’offre et sans tenir compte de la demande, des stocks, etc.

Résultats, dégringolades des cours de cacao suite a une offre largement excédentaires, à des prix inférieurs en termes réels a ceux des années de dépression de 1934-38.
La Loi de King exploitée a fond par la « profession ».

Raisons et enseignements du désastre

Offre pléthorique ( ventes de 2 récoltes : 64/65 et 65/66)
Difficulté de stockage ( financière et logistique)
Présence sur le marche d’autres producteurs/fournisseurs de cacao ( 259,000MT) ne faisant pas partie de l’Alliance
Spéculation : « volume record de transaction… »
La ferme détermination de la « profession » de faire jouer la « loi de l’offre et de la demande » et la Loi de King en leur faveurs.
L’indiscipline des membres de l’Alliance ( « L’alliance n’était qu’un bouledogue édente » Secrétaire Exécutif de l’Alliance)

Le désastre était prévisible et inévitable.

De l’affrontement de 1964/65 a l’Accord de Cacao de 1972

Texte d’accord visant a stabiliser les prix de cacao sur le marche mondial pendant 3 ans.

S’articule autour d’une fourchette de prix

La mise en œuvre est assure par l’Organisation Internationale de Cacao.

Le Conseil – organe suprême compose de tous les membres ; exerce tous les pouvoirs relatifs a l’exécution de l’Accord. Se réunit 2 fois/année.

Le Comite Exécutif – compose de 8 membres exportateurs et de 8 membres importateurs, élus chaque année au sein du Conseil ; recommande au Conseil les mesures a prendre.

Directeur Exécutif – nomme par le Conseil. Responsable de l’administration et du fonctionnement de l’Accord.

Directeur du Stock Régulateur- charge de la gestion du Stock Régulateur. Nomme par le conseil.

Fonctionnement de l’Accord

Système de contingents d’exportation et un Stock Régulateur pour maintenir les prix dans les limites fixées par l’Accord a été établi.

Note : Les Etats-Unis ont refuse de signer l’Accord.

L’Accord est destine a régulariser les fluctuations passagères de l’offre et de la demande.

Au lieu d’artificiellement maintenir les prix dans une fourchette par le biais de quota d’exportation, il aurait été plus prudent ( et plus efficace) de prévoir un contrôle plus direct de la production.

L’Accord n’adresse/ne résout pas la source du problème lie a l’instabilité des prix ;
( Offre structurelle largement excédentaire face a la demande )

Solution : Fixe quota de production = demande, en tenant compte des coûts de production réels, des Termes de l’Echanges, des fluctuations des taux de change monétaires, etc.…

L’article 49 soulève ce problème pour en laisser la responsabilité a chaque membre producteur.

Spéculation

Parce que la fourchette de prix est largement calculée, que l’offre du cacao est irrégulière, et que le marche américain reste en dehors du système, l’Accord n’élimine pas la spéculation et la possibilité de fortes fluctuations de prix et de revenus.

Détériorations des termes de l’échange

L’Accord défend un prix nominal et non un pouvoir d’achat. Il ne tient aucun compte de l’inflation mondiale, et donc ignore le problème central de la dégradation des Termes de l’Echange.

Taux de change

L’indexation du prix planche sur la valeur réelle des monnaies de l’Accord a été jugée « inacceptable » pour la profession.

L’Accord prévoit simplement que le Conseil « peut », en cas de modification du taux de change du dollars ou de la livre sterling, prendre par un vote spécial toutes les mesures correctives nécessaires ( Article 42). Mais ce palliatif ne peut évidemment pas permettre de « suivre » la dépréciation des monnaies. La position relative des pays producteurs doit donc continuer a se dégrader.

En conclusion

L’Accord ne garantit pas la stabilité des prix et des revenus, ne définit aucune politique propre a faciliter l’expansion de la consommation, ne favorise pas l’industrialisation des pays producteurs, sans oublier que le financement du Stock Régulateur est entièrement supporte par les seul pays producteurs. On peut donc douter de son utilité.

L’Accord et le marche libre

Par rapport au jeu anarchique des forces du marche, l’Accord défend un prix minimum, et avec le Stock Régulateur, introduit la possibilité de faire jouer la Loi de King en faveur des producteurs.

Extrait du discours du secrétaire général de la CNUCED, Raul Prebisch, oct 1966

Monsieur le président,

Je suis convaincu que même un accord imparfait vaut mieux que pas d’accord du tout. Les raisons en sont fort simples : Nous savons tous quelle est l’élasticité des prix du cacao. S’il y a un excédent de, mettons 20%, la chute des prix sera plus grande que ces 20% ( Loi de King). Donc, le simple fait de retirer du marche l’excédent permettrait aux producteurs d’avoir un revenu plus élevé que le revenu qu’aurait fourni la vente de ces 20% a n’importe quel prix sur le marche. Donc la restriction en soi de l’offre peut améliorer la situation… »

Mais, un front commun des producteurs ne peut-il aboutir au même résultat ?
L’Accord ne remplace pas le contrôle du produit par les producteurs eux-mêmes.
L’article 35 de l’Accord les invite formellement à une solidarité exemplaire. C’est d’abord de leur propre détermination que dépend l’amélioration du prix du cacao.

Extrait du discours prononce par le Ministre de l’Agriculture de la Cote D’Ivoire durant la 22eme Assemblée Générale de l’Alliance des Pays Producteurs tenue a Abidjan du 27 février au 4 mars 1974.

« Notre devoir est de mener jusqu’au bout le combat pour la défense et l’amélioration des revenus tires du cacao. Nous devons plus que jamais prendre pour objectif d’obtenir que les cours de nos denrées et singulièrement du cacao, soient fixes en tenant compte aussi et surtout des coûts a la production… »